Avec Le grand déjeuner (1921), l’une de ses œuvres maîtresses aujourd’hui exposée au Museum of Modern Art de New-York, Fernand Léger surprend avec trois demoiselles voluptueusement allongées devant une tasse de cagé… mais nues, ce qui est un peu déroutant. Ce pourrait être un pastiche des odalisques d’Ingres ou des baigneuses de Renoir, ou même de Matisse. Mais non, rien n’est érotique dans ce tableau : l’artiste se concentre sur les formes géométriques elles-mêmes pour mieux créer la beauté et l’harmonie. D’un motif à première vue anodin, il compose une nature morte humaine où ces trois Grâces des années folles se parent du même charme matériel que la cuiller ou la table, dans un décor typiquement représentatif de l’époque. Tout simplement, trois femmes qui partagent un bon Moment Café !