On dit qu’aux Pays-Bas, si les bébés crient en naissant, c’est parce qu’ils sont les seuls de la salle d’accouchement à qui l’on ne propose pas de café. Ce qui montre bien à quel point les Hollandais sont attachés à leurs Moments Café ! Une tradition pas si vieille que cela pourtant… Pendant longtemps, les Néerlandais s’intéressaient plus au commerce du café qu’à sa consommation. C’est qu’au pays des tulipes, des moulins et des polders, on est commerçant avant tout et depuis toujours ! Mais quand ils ont pris goût aux Moments Café, ils en sont vite devenus fous !
Depuis plus de 3 siècles
L’histoire du café aux Pays-Bas commence très tôt : les premières « maisons de café » y ouvrent dès 1660, dans les quartiers financiers des grandes villes. Marchands et banquiers y tiennent leurs réunions d’affaires. Il est vrai que les Hollandais étaient à la fois bons navigateurs et excellents marchands, et qu’ils ne pouvaient ignorer la mode naissante du noir breuvage fin XVIIème. Le commerce des épices et des produits exotiques donnait lieu à une lutte féroce entre les négociants européens, et tous rêvaient d’obtenir le monopole du café. En 1690, le navigateur hollandais Nikolaus Witten accosta près de Moka (au Yémen), ses 40 hommes d’équipage dévalisèrent une plantation de café en arrachant de jeunes pousses de caféier, qu’ils allèrent replanter aux « Indes néerlandaises » (Indonésie). C’était la première fois que du café poussait ailleurs qu’en Afrique ! Dès 1711, des fèves de café de Java étaient vendues sur le marché d’Amsterdam. Trois ans plus tard, les Néerlandais commençaient la culture du café en Guyane hollandaise (Surinam). Chez eux, ils continueront pourtant très longtemps à préférer le thé au café.
Du café à toute heure
Les Moments Café ne se sont réellement développés en Hollande qu’après la Seconde Guerre Mondiale – peut-être pour imiter les libérateurs américains d’ailleurs. Depuis, le koffie, c’est sacré ! Au petit-déjeuner, on y trempe de grosses tranches de pain bis, tartinées de pindakaas (beurre d’arachide), d’appelstroop (épais sirop de pomme) ou parsemées de hagelsag (miettes de chocolat). Vers 11 h., c’est koffietijd (l’heure du café), que l’on offre noir avec de la crème servie séparément. Le midi, c’est encore avec du café que l’on déjeune de viande froide et de fromages. Dans l’après-midi, on l’accompagne de stroopwafels (gaufrettes au caramel) et de spéculoos, parfois avec un petit verre de genièvre. On peut préférer un koffiemelk (au lait concentré), un koffieroom (à la crème) ou encore un koffie verkeerd (littéralement, « café à l’envers », c.à.d. avec plus de lait que de café). Au pays des tulipes, tout est prétexte à partager un Moment Café : avec le plombier venu vous dépanner, avec les voisins, avec les amis ou la famille, et bien sûr au bureau. Il suffit de regarder un journal télévisé : pas un reportage sur un conseil des Ministres ou une réunion syndicale sans qu’apparaissent thermos et tasses sur l’écran ! La Hollande n’est pas que « l’autre pays du fromage » comme dit la publicité : c’est aussi « l’autre pays des Moments Café ».
Un cocktail qui change : le café hollandais. La recette est la même que pour faire un irish coffee, mais on remplace le whisky par du genièvre.
Depuis plus de 3 siècles
L’histoire du café aux Pays-Bas commence très tôt : les premières « maisons de café » y ouvrent dès 1660, dans les quartiers financiers des grandes villes. Marchands et banquiers y tiennent leurs réunions d’affaires. Il est vrai que les Hollandais étaient à la fois bons navigateurs et excellents marchands, et qu’ils ne pouvaient ignorer la mode naissante du noir breuvage fin XVIIème. Le commerce des épices et des produits exotiques donnait lieu à une lutte féroce entre les négociants européens, et tous rêvaient d’obtenir le monopole du café. En 1690, le navigateur hollandais Nikolaus Witten accosta près de Moka (au Yémen), ses 40 hommes d’équipage dévalisèrent une plantation de café en arrachant de jeunes pousses de caféier, qu’ils allèrent replanter aux « Indes néerlandaises » (Indonésie). C’était la première fois que du café poussait ailleurs qu’en Afrique ! Dès 1711, des fèves de café de Java étaient vendues sur le marché d’Amsterdam. Trois ans plus tard, les Néerlandais commençaient la culture du café en Guyane hollandaise (Surinam). Chez eux, ils continueront pourtant très longtemps à préférer le thé au café.
Du café à toute heure
Les Moments Café ne se sont réellement développés en Hollande qu’après la Seconde Guerre Mondiale – peut-être pour imiter les libérateurs américains d’ailleurs. Depuis, le koffie, c’est sacré ! Au petit-déjeuner, on y trempe de grosses tranches de pain bis, tartinées de pindakaas (beurre d’arachide), d’appelstroop (épais sirop de pomme) ou parsemées de hagelsag (miettes de chocolat). Vers 11 h., c’est koffietijd (l’heure du café), que l’on offre noir avec de la crème servie séparément. Le midi, c’est encore avec du café que l’on déjeune de viande froide et de fromages. Dans l’après-midi, on l’accompagne de stroopwafels (gaufrettes au caramel) et de spéculoos, parfois avec un petit verre de genièvre. On peut préférer un koffiemelk (au lait concentré), un koffieroom (à la crème) ou encore un koffie verkeerd (littéralement, « café à l’envers », c.à.d. avec plus de lait que de café). Au pays des tulipes, tout est prétexte à partager un Moment Café : avec le plombier venu vous dépanner, avec les voisins, avec les amis ou la famille, et bien sûr au bureau. Il suffit de regarder un journal télévisé : pas un reportage sur un conseil des Ministres ou une réunion syndicale sans qu’apparaissent thermos et tasses sur l’écran ! La Hollande n’est pas que « l’autre pays du fromage » comme dit la publicité : c’est aussi « l’autre pays des Moments Café ».
Un cocktail qui change : le café hollandais. La recette est la même que pour faire un irish coffee, mais on remplace le whisky par du genièvre.
